Une photo en couverture qui sent bon l’été, il n’en fallait pas plus pour qu’on s’attende à lire un roman sympa du type « vite lu, vite oublié ». Et puis non, c’est donc vrai qu’il ne faut pas juger un livre à sa couverture !

C’est quoi l’histoire ?

Il faudrait plutôt parler d’histoires qui se croisent. Dans ce roman de Carène Ponte, il y a plusieurs personnages principaux. Six femmes. Toutes d’horizons différents. Pas forcément grand-chose en commun. Alors c’est quoi le point d’ancrage ? C’est un lieu de vacances, l’Avenue du Parc Resort and Spa, où tous ces personnages vont se rendre pour différentes raisons.

Les personnages.

Il y a la jeune Mia, jeune femme un peu naïve qui tente d’élever son bébé seule et sans le soutien de sa famille. Mia est là pour travailler, mais elle va faire une bonne et une mauvaise rencontre. Il y a aussi Geneviève et son mari, un couple éternellement amoureux, mais derrière leur bonheur parfait se cache une douloureuse nouvelle qui va les bouleverser.

Il y a aussi une femme accro à son travail, Jessie, incapable de spontanéité et dont le mari, Jérémy, ne supporte plus son incapacité à se détendre. Pourtant il l’aime. Alors il lui demande de passer ce séjour seule, sans lui, car il ne peut même pas s’imaginer passer des vacances avec elle dans ces conditions. Jessie va rencontrer sur place sa nouvelle voisine :  un personnage qui rappelle beaucoup Rachel dans l’épisode pilote de la série « Friends ».

En effet la nouvelle voisine / amie s’appelle Allison. Elle porte encore sa robe de mariée après avoir été plaquée à l’autel par son cher et tendre qui finalement n’avait pas très envie de l’épouser. Alors pas de mariage, mais au moins elle se fait plaisir en profitant seule de ce qui aurait dû être son voyage de noce. C’est elle qui va entraîner Jessie dans des aventures qui vont lui permettre de ne plus tout planifier. Et au passage, elle-même va se découvrir des ressources insoupçonnées.

Les couples…

Samya, elle, est là avec sa petite fille et son mari. Elle tente de recoller les morceaux de son couple brisé par l’adultère de son époux. Elle n’est pas si certaine que ça d’avoir envie de rester avec lui. Mais il y a la petite qui est là, qui les lie pour toujours.

Elle va croiser sur son chemin Apolline et son mari, follement amoureux l’un de l’autre, mais dont le couple connaît d’autres difficultés. Apolline veut désespérément un enfant qui ne vient pas… Et son mari n’en peut plus de voir sa vie de couple ne tourner qu’autour de cet enfant. Malgré un amour sincère, leur duo est au bord de l’implosion.

On en pense quoi? Critique et avis

C’est une belle histoire de destins croisés, qui fait prendre conscience que parfois les apparences sont trompeuses. Ceux qui semblent avoir tout pour eux sont parfois ceux qui cachent le mieux les épreuves qu’ils traversent plus ou moins bien.

Carène Ponte aborde en douceur des sujets auxquels on ne s’attend pas dans un roman d’été. L’adultère, Alzheimer, la mort, le harcèlement au travail, la solidarité féminine, la stérilité… Et puis il y a aussi (quand même !) les sujets auxquels on s’attend : les amours naissantes, et celles qui se défont.  

La vie, comme elle vient…

Ce qui ressort surtout de ce roman, c’est sa subtilité. Peu importe le sujet abordé, on n’en ressort pas avec une solution toute trouvée. Quelque chose de tout blanc ou tout noir. Non, au contraire, c’est un roman qui traite de la vie, et la vie on la prend comme elle vient.

Aucun des personnages n’a de capacités d’adaptation extraordinaires. Ces femmes sont comme nous, et on les voit au fil des pages tenter de garder la tête hors de l’eau avec les moyens du bord. Elles sont faites de forces et aussi de faiblesses et de doutes.

Chacune d’entre elle va trouver un début de solution dans la rencontre d’autres femmes, car ce sont leur partage d’expériences qui leur apporte une lumière nouvelle sur ce qu’elles vivent et ressentent. Il y a une mise en abîme et une mise en perspective.

Une plume légère…

Et encore une fois, sous la plume de Carène Ponte, rien ne semble forcé, tout se déroule dans la subtilité. Alors oui, c’est un roman que l’on peut lire vite, mais ce n’est pas un roman qui sonne comme une coquille vide.

On peut s’y projeter, ressentir de l’empathie pour les personnages, croiser les doigts pour eux… Retenir son souffle pour la tendre Geneviève, et essuyer une larme quand on referme le livre sur des histoires qui ne se terminent pas toujours bien. Comme dans la vie.

Je ne connaissais pas Carène Ponte avant de lire ce roman, mais j’ai aimé sa plume. Elle a un style d’écriture qui se lit facilement, ce qui est un gros bonus quand un roman comme celui-ci est la somme de multiples histoires qui parfois s’entrechoquent. On ne perd pas le fil, on ne confond pas les personnages même s’ils sont multiples.

Il n’y a pas d’intrigue extraordinaire, juste des histoires simples de la vie de tous les jours, et c’est ce qui fait le charme de ce livre.

Des femmes normales…

Ce qui est aussi appréciable, c’est que les six femmes présentées sont à des stades différents de leur vie. Il y en a une qui entre dans la vie active, une autre qui est en fin de vie, etc.

Aucune d’entre elles ne revendique quoi que ce soit, aucune d’entre elles ne se pose en victime. Il n’y a pas d’héroïne, juste des femmes comme on en croise quotidiennement. Sauf que le temps de quelques pages, on partage leurs joies et leurs peines. Avec bienveillance, toujours.

Alors, le verdict ?

Eh bien on recommande chaudement D’ici là porte toi bien ! Et au passage, on gardera un œil sur les prochaines sorties de Carène Ponte !

RELATED POSTS

LEAVE A COMMENT